La sous-représentation des femmes : l’exemple de Death Note

Vous êtes vous déjà amusé.es à compter le nombre de personnages féminins et masculins dans un livre, dans une bande-dessiné ou dans un manga ? Aujourd’hui, je m’en suis chargée pour vous. 🙂

Rapide présentation de Death Note

Death Note (en français « carnet de la Mort ») est un shōnen manga écrit par Tsugumi Ōba et dessiné par Takeshi Obata (1). Un shônen est un manga « dont la cible éditoriale est avant tout constituée de jeunes adolescents de sexe masculin » (2). Après avoir été publié au Japon entre 2003 et 2006, Death Note est publié en français par Kana entre 2007 et 2008 (1). Le manga a aussi été adapté en version animée et a fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques (1).

L’histoire se centre sur Light Yagami, « un lycéen surdoué qui juge le monde actuel criminel, pourri et corrompu. Sa vie change du tout au tout le jour où il ramasse par hasard un mystérieux cahier intitulé « Death Note ». »(1). Ce cahier permet de tuer n’importe quelle personne dont on écrit le nom tant que l’on connaît son visage. Accompagné de Ryûk, un dieu de la mort qui est l’ancien propriétaire du Death Note, « Light décide d’utiliser le Death Note pour exterminer les criminels, dans le but d’éradiquer le Mal et de bâtir un monde parfait dont il sera le dieu. »(1). Dans cette quête, il s’opposera notamment « au mystérieux L, un détective capable de résoudre n’importe quelle énigme, mais dont personne ne connaît l’identité » (1).

L’analyse

Présentation de la démarche

Ici, je me suis intéressée aux représentations numériques (nombre de personnages de chaque sexe) et, dans une moindre mesure, en termes de place accordée dans l’intrigue (rôle et importance du personnage dans le récit, liens avec les autres personnages).

On pourrait déjà me reprocher d’avoir sélectionné le mauvais manga pour ce genre d’analyse. Death Note étant un manga policier, il peut paraître « logique » aux yeux de certain.es d’entre vous qu’il y ait plus de personnages masculins puisqu’il y a plus d’hommes dans la police et dans le milieu du crime. Pour éviter ce problème, je me suis concentrée sur le tout début de l’intrigue de Death Note, à un moment où le personnage principal (Light) vient à peine de trouver le cahier de la mort et où les meurtres qu’il commet n’ont pas encore éveillé l’attention de la police. Cette partie de l’histoire correspond à l’épisode 1 de la version animée du manga, et va de la page 1 à 49 dans la version papier. Au début de l’histoire, Light mène une vie normale de lycéen japonais : il n’y a donc aucune raison pour que la société qui l’entoure soit constituée de plus d’hommes ou de femmes. Néanmoins, parce que je ne pouvais pas résister à cette analyse, je reviendrai brièvement sur la question des personnages principaux à la fin.

Ma démarche a été la suivante : dans l’animé comme dans le manga, j’ai compté le nombre de femmes et d’hommes parmi les personnages en me basant sur leur voix, leurs traits physiques, leurs vêtements ou leur prénom/nom lorsque ceux-ci étaient connus. Pour m’aider, je me suis aussi appuyée sur la liste des personnages que l’on trouve dans le tome 13 de Death Note, qui se nomme How to read (littéralement « Comment lire »).

Si un personnage apparaissait plus d’une fois, seule sa première apparition était comptée (à moins qu’il me soit impossible de dire s’il s’agissait ou non du même personnage). Lorsqu’un personnage était trop éloigné dans l’image ou impossible à catégoriser, je ne le comptais pas. Si un personnage posait problème, je demandais l’avis d’un tiers et nous décidions ensemble du choix à effectuer quant au sexe du personnage. Évidemment, une marge d’erreur existe, mais la tendance dégagée par mon analyse ne peut être négligée.

Dans le manga

J’ai compté 109 personnages dans les 49 premières pages du manga : 68,8% d’entre eux était des hommes, 31,2% des femmes. Le Japon, où se déroule l’histoire, a un ratio de sexe de 0,95 en moyenne, ce qui signifie que le nombre de femmes y est plus élevé que le nombre d’hommes. Le Japon est au-dessus de la moyenne mondiale de 1.01 hommes pour 1 femme(3). Pourtant, si l’on suit la représentation qu’en donne Death Note, le pays compterait quasiment 2/3 d’hommes.

Si l’on excepte Light et Ryûk, les deux personnages principaux de ce début d’histoire, on trouve des choses assez aberrantes. Sur les 27 passant.es présent.es de le décor, 21 sont des hommes (soit presque 78%) ! Par ailleurs, sur les 49 élèves présent.es dans les différentes classes avec Light, seulement 17 sont des femmes (soit presque 35%). On voit donc que même dans les situations de la vie quotidienne, les personnages masculins sont largement majoritaires.

Sans surprise, on retrouve des personnages féminins dans des rôles traditionnellement féminins, par exemple comme maîtresse d’école maternelle ou aidant des enfants à monter dans un bus. On peut malheureusement dire que c’est une représentation tout à fait réaliste étant donnée la force des rôles de genre au Japon. Pour vous donner une idée, sachez que dans ce pays, « plus de la moitié des femmes quittent leur emploi après la naissance de leur premier enfant » (4).

Quand il s’agit de montrer des personnes malfaisantes (harceleurs de rue ou meurtrier), ce sont uniquement des hommes qui s’y collent. Effectivement, en France, « les femmes commettent des délits et crimes dans une proportion moindre comparé à leurs comparses masculins » (5). Mais on peut tout de même regretter le fait que la vaste majorité des victimes de Light soit des hommes, surtout dans l’animé. Passons justement à l’analyse du support vidéo.

Dans l’animé

Il est important de noter que malgré une très forte ressemblance entre le manga et l’animé (dessins quasi-identiques, intrigue similaire) les deux supports diffèrent en de nombreux points. C’est pourquoi l’analyse des deux supports me paraît complémentaire.

J’ai compté 146 personnages dans l’épisode 1 : 67,8% d’entre eux était des hommes, 32,1% des femmes. Ce chiffre est assez similaire à celui obtenu pour le manga, et tout aussi décevant en termes de représentation féminine. Regardons maintenant dans le détail.

Sur les 32 passant.es de l’épisode 1, 20 sont des hommes (presque 63%) ce qui est légèrement mieux que dans le manga. Sur les 60 élèves présent.es dans les différentes classes avec Light, seulement 22 sont des femmes (soit presque 37%). Pour ce qui est des journalistes à la télévision, 83% sont des hommes. Tous les personnages tués par Light dans cet épisode (11 personnes en tout) sont des hommes.

A noter par ailleurs : l’animé a opté pour une tentative de viol en pleine rue alors que le passage en question dans le manga montrait un cas de harcèlement de rue… On peut le dire, l’animé joue nettement plus sur le sensationnalisme de l’horreur.

Parlons au moins un peu de paranormal. Dans cet épisode on voit plusieurs dieux de la mort. En incluant Ryûk, il y a 5 dieux de la mort mâles et un femelle. Ce n’est pas étonnant car parmi les dieux de la mort dont le sexe est connu dans Death Note, il y a 8 mâles et 5 femelles (soit 38%). Eh oui, même quand on invente des êtres paranormaux, on ne peut ni s’empêcher de les classer en deux catégories de sexe, ni s’empêcher de sous-représenter le sexe féminin. Mais c’est un sujet pour un autre jour.

Bonus : les personnages principaux du manga

Pour ceux et celles que ça intéresse, voici une partie bonus sur les personnages principaux de Death Note. Cette analyse a été rendue possible par le tome 13 de la série (How to read) où l’auteur du manga a listé lui-même les 54 personnages principaux. Mieux encore, les fiches des personnages sont faites de telle sorte qu’en regardant l’espace qu’elles prennent sur la page, on peut identifier 8 niveaux de personnages principaux : ceux qui ont droit à 2 pages, ceux qui ont droit à 1 page, à 1/2 page, à 1/3ème de page, à 1/4, à 1/8ème, 1/9ème et à 1/18ème de page. On ne peut donc pas dire que ma perception personnelle de la série est biaisée : l’auteur lui-même a fait le choix d’une telle mise en page, et cela révèle forcément quelque chose sur la façon dont il perçoit ses personnages. En plus, cela m’épargne un travail fastidieux de recoupement que je n’aurais sûrement pas eu le courage d’effectuer.

Avec 45 hommes (83%) et 9 femmes (17%), on voit bien que les femmes ne sont vraiment pas très présentes (c’est le moins que l’on puisse dire). Elles constituent 100% des personnages de dernier rang (1/18ème de page). Seul point « positif », elles représentent 30% des personnages des trois rangs les plus élevés (1 page, 1/2 page et 1/3ème de page). Par contre, si l’on ne considère que les deux premiers rangs, ce pourcentage tombe à 22%.

Penchons-nous maintenant sur les place de divers personnages. Il y a 22 personnages liés au monde policier (police japonaise, FBI, détectives privés, etc.), parmi lesquels 9% de femmes. Et encore, je suis gentille parce que j’ai compté deux personnages féminins alors que l’une d’elles, Naomi Misora, ne fait plus partie du FBI depuis qu’elle s’est fiancée à son futur mari. Dans le tome 2 du manga, il y a un passage où, alors que Naomi Misora utilise sont esprit d’analyse pour démêler un évènement advenu dans la journée de son fiancé, celui-ci la « remet à sa place ». Il lui rappelle qu’ils ont conclu un marché pour qu’elle ne s’implique pas dans l’affaire Kira, et ajoute : « […] quand tu auras fondé notre foyer, tu seras si occupée que tu oublieras ton ancien métier, et ces habitudes disparaitront d’elles-même. » (p.13). Prends-toi ça dans les dents, chérie !

Dans le meilleur des cas, il s’agissait d’une critique de l’auteur vis-à-vis de l’injonction sociale pour les femmes japonaises de cesser de travailler quand elles ont leur premier enfant, mais on peut en douter. D’ailleurs, Naomi Misora, nettement plus intelligente que son compagnon, meurt très rapidement dans l’histoire. L’auteur de Death Note trouvait en effet qu’elle en savait trop sur l’enquête : la capacité d’analyse qu’il lui avait accordé rendait son personnage difficile à manier, alors il l’a tué plutôt que de lui accorder la place qu’il prévoyait de lui donner au départ(6).

Sur les 11 personnages qui ont une activité criminelle (meurtriers, mafia, escrocs, etc.) ou qui sont vus commettant du harcèlement, on compte 90% d’hommes. On a aussi des personnages ayant des postes élevés dans un grand groupe financier (100% d’hommes), des personnages hauts placés en politique (100% d’hommes). On compte deux personnages issus de la télévision (1 femme et 1 homme), deux hommes dirigeant un orphelinat, un procureur et une mannequin.

Sans surprise, 4 personnages n’ont pas d’autre fonction que d’être les membres de la famille d’un homme, et se sont toutes des femmes. D’ailleurs, certains personnages féminins ne sont là que du fait de leur affiliation à un personnage masculin (petite-amie ou lien affectif plus ou moins affiché), ce qui arrive rarement aux personnages masculins. Pour prendre un exemple parlant, prenons les relations « amoureuses » de Light. Ses deux petites amies principales, qui ont toutes deux un physique avantageux mais au moins un défaut majeur (l’une est parfois traitée d’idiote, l’autre est présentée comme orgueilleuse), sont prêtes à entièrement se sacrifier pour Light. Celui-ci les manipule affectivement avec un total cynisme, au point que toutes deux sont convaincues qu’il les aime alors que Light est un sociopathe qui n’aime personne d’autre que lui-même. Leurs carrières personnelles en tant que mannequin et présentatrice TV sont clairement secondaires : elles existent principalement pour être manipulées par Light.

Je ne vais pas plus rentrer dans le détail. Je vous invite à lire le manga ou à regarder l’animé pour voir la façon dont sont représentés les personnages masculins et féminins ; il y aurait de quoi faire un autre article sur le sujet.

Ouverture

Si j’ai choisi Death Note pour cet article, c’est à la fois parce que j’aime beaucoup ce manga et qu’il est assez connu en France. J’espère que vous aurez compris que le genre policier et le public masculin à qui est destiné ce manga n’expliquent pas l’inégalité de représentation des femmes et des hommes. Il est bien sûr très improbable que ce soit intentionnel de la part de l’auteur et du dessinateur, et ce n’est pas du tout ce que je cherche à montrer. Mais de la même manière que le/la lecteur/trice ne se rendra probablement pas compte que les passant.es et les élèves sont majoritairement des hommes dans la série, un auteur et un dessinateur pourront écrire et dessiner le début d’une série en ne se rendant pas du tout compte qu’il n’y a qu’un peu plus d’1/3 de femmes.

Là où je veux en venir, c’est que cette sous-représentation numérique des femmes est extrêmement fréquente, que ce soit dans les manuels scolaires, dans les albums illustrés ou dans les médias par exemple. Dans la société où nous vivons, représenter autant de femmes que d’hommes est un acte réfléchi et militant. Ce n’est quasiment jamais un acte inconscient car, si l’on n’y réfléchit pas, on représentera automatiquement plus d’hommes que de femmes. N’oublions pas que la mixité et la parité sont si inhabituelles et dérangent tellement que l’État français doit les imposer à coup de baisse de subvention aux partis politiques et le CSA par des interdictions directes.

Si vous en avez le temps, je vous invite à faire le test autour de vous, dans les livres que vous lisez, les vidéos et émissions que vous regardez, etc. Combien de femmes, combien d’hommes ? Dans quels rôles ? Vous risquez malheureusement d’être rarement surpris.e du résultat.

Pourquoi une telle situation, me demanderez vous ? Si vous vous êtes posé.e la question, accordez-vous à vous même un high five de ma part. 🙂 Maintenant je vais vous décevoir, mais je ne répondrai pas à cette question ici parce que l’explication mériterait à elle seule un ou plusieurs articles. Mais gardez votre question à l’esprit, cherchez votre réponse, et nous en reparlerons une autre fois. 😉


Sources

(1) D’après l’article Wikipédia sur Death Note.
(2) D’après l’article Wikipédia sur le Shōnen
(3) D’après l’article Wikipédia sur le sex ratio
(4) D’après un article de Les Échos Start
(5) D’après un article de l’Observatoire de la Justice Pénale
(6) D’après l’article Wikia sur ce personnage
Image dessin tiré d’un article publié sur le site Geek.com.


31 réflexions sur “La sous-représentation des femmes : l’exemple de Death Note

  1. C’est vraiment très intéressant ! Je m’en étais bien rendue compte pour les personnages principaux ou secondaires, mais je n’avais jamais fait attention aux autres personnages qui ne font qu’apparaître.
    C’est un manga que j’adore mais, même s’il s’agit d’un policier, le fait qu’il y ait si peu de femmes me dérange quand même. Et c’est sans parler de leur rôle !

    Aimé par 1 personne

    1. Je te remercie. 🙂
      Moi non plus je n’avais pas fait attention, en premier lieu, en lisant Death Note. Comme toi, le rôle des personnages principaux m’avait sauté aux yeux, mais le reste passait tout à fait inaperçu. On me reprochera sûrement de prêter attention à des détails minuscules et inintéressants, mais je trouve au contraire que les éléments de décors, ceux qui sont le moins pensés et réfléchis, nous renseignent sur l’état d’esprit de notre société. 🙂

      Dans un autre style, j’ai éclairé récemment ma Wii et regardé les Mii (petits personnages) que j’avais créés. On peut les classer par genre facilement, ce que j’ai fait. Quelle ne fut pas ma déconvenue de découvrir qu’à l’époque où j’y jouait (il y une petite dizaine d’années, quand j’étais au lycée), j’avais crée 3/4 de Mii hommes et 1/4 de Mii femmes, qui plus est en choisissant des couleurs et des expressions faciales très genrées. Évidemment, beaucoup représentaient des personnalités connues, mais cela montre à quel point l’espace public est masculin justement. D’où la conclusion de mon article : quand on ne fait pas attention, on est quasi toujours inégalitaire.

      Aimé par 1 personne

      1. Pinaillement, je ne pense pas – en tout cas, je trouve ça super intéressant et je croise que je vais tenter la prochaine fois que je lis un manga par exemple 🙂

        A contrario, j’ai toujours préféré créer des personnages féminins (les Sims, Mii, etc.). Mais j’ai effectivement l’impression que la majorité des personnes créent proportionnellement ou alors des persos majoritairement masculins.
        Du coup je pense à Pokémon : les starters sont le plus souvent des mâles. Comme tu le disais avec les dieux de la mort, ce sont pourtant des êtres fictifs. Mais pour les autres, c’est plutôt équilibré.

        Aimé par 1 personne

        1. Oui, c’est une expérience intéressante à tester. N’hésite pas à re-passer ici si tu as des constatations ! 🙂

          Je n’avais pas du tout pensé aux Pokémon parce que je ne connais que la première génération où il me semble que le sexe n’existe pas encore.
          Par contre, il y a clairement des Pokémon « pour les filles » qui sont souvent roses (Rondoudou, le pokémon qui a une poche avec un oeuf et qui aide les infirmières, etc.). Il y aurait tellement de choses à décortiquer. x)

          Aimé par 1 personne

          1. En effet, dans la première génération, il n’y a pas de sexe.
            Rondoudou, Leveinard (qui a la poche), Mélofée… Et d’un autre côté, il y a ceux clairement masculins (comme Machoc et ses évolutions). C’est certain, il y a de quoi faire 😉

            Aimé par 1 personne

            1. Oui, tout à fait. Leveinard, c’est le nom que je cherchais. ^^

              N’oublions pas le rôle stéréotypé de la plupart des personnages : infirmière, policière sexy, professeur, beaucoup plus de garçons entraineurs, etc. D’ailleurs, j’avais violemment tiqué en remarquant récemment que, dans la version bleue du jeu sur Gameboy (ah, le terme « GameBOY » !) , on affronte des entraineuses qui ont pour désignation « canon ». Bref, elles sont désignées par le fait qu’elles sont très belles. Leur graphisme est tellement méchant que je ne comprends même pas qu’on ait pu penser à les représenter ainsi.

              J’aime

              1. Ah oui, dans la série il y a en effet la jolie policière, mais pas le jeu (mais il y a bel et bien les « Canons ».
                En revanche, on peut saluer l’équité concernant les femmes et les hommes ayant le statut de Champion ou de Maître ^^

                Aimé par 1 personne

  2. Ouah un article super intéressant ! Et pertinent de plus (tant qu’à faire). Ça me fait vraiment un plaisir fou de lire ça, notamment à propos de ce manga (que j’adore aussi, soit dit en passant), parce que le rapport homme/femme est assez choquant. Tous les surdoués sont des hommes, et la seule femme importante à une intelligence limitée, est folle amoureuse (ce qui, dans ce manga, l’a rend souvent stupide), est bien évidemment toute mignonne… Elle est celle qui se fait manipuler aisément, celle qu’il faut protéger, un élément de foire qui fait tourner la tête de ses messieurs,… Je trouvais ça assez abérant, sachant que le seul personnage féminin un peu intéressant est morte et qu’elle agissait uniquement pour venger son compagnon (ENCORE un personnage féminin qui existe uniquement parce que l’homme existe). Lorsque j’en parlais autour de moi on a vite mise dans la case, je cite : Furie féministe. Et lorsque tous le monde vous dit que vous abusez bah… Je suis une faible et je me remets en question. Mais je suis certaine que si on inversait la tendance, à si il y avait 80% de femmes
    à et 20% d’homme, ça choquerait tous le monde… Du coup MERCI pour cet article, merci, merci, merciiii ! 🙆

    Aimé par 1 personne

    1. Waouh, ça c’est un commentaire qui me fait plaisir. ^^ Je suis contente que mon article t’ait tellement plu.
      Je suis comme toi : il m’est difficile de ne pas me remettre en question si on me dit que je me trompe. Je ne pense pas que ce soit une faiblesse, c’est juste un signe de mauvaise confiance en soi. Tant que la remise en question reste soft, c’est plutôt sain. En tout cas, je préfère ça que croire que j’ai toujours raison. x) Et puis, ce doute me permet d’avoir envie de vérifier par moi-même, de trouver des preuves, et c’est une des raisons d’être de ce blog. 🙂

      Tu as tout à fait raison dans ce que tu dis. Misa est dépeinte comme une idiote/enfantine/sexy, Kyomi comme une femme orgueilleuse qui se croit intelligente et qui est sexy… Naomi Misora n’est « en chasse » que parce que son conjoint est mort. Sayu Yagami est gentille, joyeuse, mignonne, mais elle se fait enlever et devient dépressive. La mère de Light passe son temps à la maison à nettoyer et à faire les repas. Vraiment, il y a de quoi désespérer.
      Heureusement, on a l’espionne Aiber qui fait de la moto, fume, utilise des armes à feu, désactive des systèmes se sécurité, et qui est sexy (encore !). On a aussi Hal Lindner du SPK qui est intelligente, calme et sexy (encore !), mais elle se fait quand même observer nue dans la douche par Mello et semble avoir un intérêt pour lui… Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux.

      On peut constater aussi que tous les personnages très intelligents (Light, L, Near et Mello) ne sont pas le moins du monde attirés par les femmes, comme si être intelligent empêchait d’apprécier la compagnie des femmes. Ça en dit long, je trouve, sur les idées de l’auteur.
      J’aurais beaucoup aimé qu’au moins un ou deux des quatre génies (Light, L, Near, Mello) soit une femme. J’aurais adoré que L soit « elle » (il y a des dessins de L en femme, donc je ne suis pas la seule). Mais malheureusement, cela n’a pas eu lieu… Cela n’en demeure pas moins un bon manga, mais avec des défauts.

      En tout cas, ici, tu ne seras pas traitée de « furie féministe » si tu fais un simple constat sur la façon dont sont exploités les personnages dans un manga. 🙂 J’espère que mon blog constituera pour toi un espace de réflexion où tu ne seras pas stigmatisée si tu as des questionnements féministes. 🙂

      Merci beaucoup de t’être abonnée et à la prochaine !

      Aimé par 1 personne

  3. Bonjour, j’ai trouvé l’article très intéressant ! Ton argumentation m’a bien intrigué 🙂
    Mais je trouve un peu dommage que tu te sois basée beaucoup sur le numérique et sur des chiffres (bien que j’ai pu lire quelques brefs paragraphes sur l’image de la femme dans le manga). Je trouve qu’il aurait été bon de se pencher plus longuement sur « comment la femme est perçue » plus que « combien de femme sont présentes dans l’anime » car même si tu dis que le genre ne compte pas, si je prends un des nombreux anime de type « harem » que l’on peut trouver, il y a peu d’homme pour ÉNORMÉMENT de femme, mais ce n’est pas pour autant un éloge ou un compliment pour le sexe féminin, au contraire !
    De plus, on pourrait expliquer dans death note la sous-représentation de la femme en terme de nombre si on prend la célèbre hypothèse comme quoi le manga est basé sur une relation gay entre Light Yagami (Yagami = Iamgay à l’envers) et L. Dans ce cas, comme dans les mangas du genre Yaoi, il est « normal » d’avoir une représentation plus abondante d’homme, c’est le genre qui veut ça.
    Pour finir sur ton ouverture, il est vrai que la femme est souvent sous-représentée en terme de nombre et SURTOUT en France, il y a un gros travail pour amener la parité dans les livres, à la télé, etc. Mais ce n’est pas toujours le cas ! Je vais prendre un exemple sur lequel je travail en tant que blogger et sous-titreur : je sous-titre des drama japonais de type « horreur » sur ma chaîne youtube (« le fantôme sushi », si tu es intéressée pour voir :D) et je trouve au contraire qu’il y a une très grande représentation de la femme dans ce genre de drama et que le plus souvent les fantômes ainsi que les personnes principaux sont féminins ! Aussi, pour avoir vu beaucoup d’émission TV au Japon, il y a en général 2 présentateurs qui sont toujours 1 femme et 1 homme. Les invités eux, sont simplement les personnalités connues du moment, mais étant donné que souvent des groupes entiers d’Idol sont invités, on voit souvent plus de « femme » (jeune fille?) japonaise que d’homme, haha.

    J’aime

    1. Bonjour, et merci pour ton commentaire.
      J’entends ta critique, mais je trouve pour ma part très intéressant de se focaliser aussi sur les chiffres, et pas uniquement sur les rôles donnés aux personnages. Je vais tenter de t’expliquer pourquoi en répondant à ton commentaire.

      D’abord, tu cites des types d’anime où l’on retrouve beaucoup de personnages femmes (type « harem »), situation justifiée par le genre même d’anime (comme son nom l’indique). Le nombre élevé de femmes a un sens dans ces anime-là car c’est le genre même qui le demande. Comme tu le fais remarquer, il est évident qu’un nombre élevé de personnages féminins ne garantit en rien que leurs rôles seront meilleurs (moins stéréotypés par exemple) ou qu’elles auront un rôle principal, et ce n’est pas du tout ce que je dis dans mon article.
      Tu l’as remarqué, je me suis principalement focalisée sur le nombre de femmes et d’hommes parmi les personnages non principaux (élèves de classes, passant.es, etc.). J’ai volontairement gardé en bonus les personnages principaux et abordé la question des rôles. Parmi les personnages secondaires ou très secondaires, il faut admettre qu’il serait logique et réaliste d’avoir un chiffre proche de 50/50 entre femmes et hommes, ce qui n’est pas du tout le cas d’après mes calculs. Il y a donc bien un problème de nombre : les femmes ne sont pas représentées de manière numériquement réaliste dans Death Note. Cela n’a rien à voir avec le type shônen ou le contenu de l’histoire, cela a à voir avec la sous-représentations généralisées des femmes parmi les personnages dans la majorité des histoires (manga ou pas d’ailleurs). Ici, il n’est pas question de rôle du personnage, il est question de représenter correctement la réalité.

      Ensuite, tu évoques l’hypothèse de l’homosexualité cachée de Light pour justifier les chiffres obtenus, mais il faut rappeler plusieurs choses :
      – « Iamgay » n’est qu’une hypothèse non confirmée par les personnes qui ont créées le manga (à ce que je sache). On ne peut donc pas lui accorder plus d’importance qu’à ce qui a été écrit noir sur blanc dans le manga, où Light n’est jamais désigné comme gay, ni aucun personnage d’ailleurs.
      – la majorité des personnages hommes sont attirés par les femmes dans Death Note et inversement pour les femmes : il n’y a qu’à voir les réactions que provoquent les petites tenues de Misa sur l’équipe d’enquête japonaise, ou la façon dont les filles traitent Light en général. Cela signifie que le monde de Death Note n’a pas été fabriqué avec une focale homosexuelle comme cela peut être le cas dans les Yaoi.
      – l’homosexualité de Light pourrait expliquer le dédain avec lequel il traite les personnages féminins, mais cela ne justifierait par le fait que beaucoup de personnages féminins soient surtout là pour lui succomber et être manipulés par lui. Cela ressemble drôlement à un fantasme hétérosexuel (être capable de séduire les femmes et d’en faire ce que l’on veut). D’ailleurs, les petites tenues de Misa et les jolies femmes que sont Hal Lindner ou Naomi Misora (par exemple) sont clairement là pour plaire aux lecteurs masculins du shônen. Cela signifie qu’on a imaginé les lecteurs comme hétérosexuels. Ça ne ressemble pas du tout aux codes d’un Yaoi, qui est un genre lu par les femmes plus que par les hommes (à ma connaissance)
      – la potentielle homosexualité de Light n’explique aucunement le chiffre de 30% environ de femmes pour 70% environ d’hommes parmi les passant.es, les élèves, et les autres personnages très secondaires. Ce sont censées être des situations de vie « réelles », et l’hypothétique orientation sexuelle de Light ne devrait pas avoir un impact sur ces personnages-là.

      Enfin, tu cites des exemples où les femmes sont très représentées (je ne peux pas confirmer, je ne connais pas ce que tu cites). Je vais temporiser un peu. Premièrement, ce n’est pas parce qu’il arrive qu’il y ait beaucoup de femmes dans un contenu culturel que cela signifie qu’il n’y a pas de problème de représentation des femmes en général. Deuxièmement, tu l’as dis toi-même, il faut voir dans quels rôles les femmes et les hommes sont présentés, les chiffres n’étant pas nécessairement révélateurs du contenu. Une présence massive de femmes peut aussi être synonyme de scénario sexiste. Troisièmement, pour les présentateur/trices TV, je ne connais pas les chiffres pour le Japon, mais il me semble que le CSA en France n’a relevé que 34% de femmes à la TV malgré des chaînes d’info qui proposent des « couples » de présentateur/trices ou même des émissions présentées exclusivement par des femmes. Mes remarques précédentes répondent aussi à ta remarque sur les Idol, il me semble : inviter un grand groupe de jeunes femmes (ce qui peut aussi arriver, mais plus rarement, en France) ne permet pas de passer au-dessus d’une moyenne de 34% de femmes à la TV en France.

      Donc, je continue de penser que les chiffres ont leur importance, ne serait-ce que pour aborder la question de la sous-représentation des femmes, qui est un enjeu bien réel. Ton commentaire me semble avoir vocation à atténuer le problème, voire à nier son existence en présentant des exemples ou des hypothèses censé.es prouver l’inverse. Cela m’invite justement à continuer à aborder ce sujet, car force est de constater que malgré un temps énorme passé à compter tous les personnages et à prendre toutes les précautions nécessaires (ne m’intéresser qu’au début de l’histoire, comparer le manga et l’anime, recompter plusieurs fois pour être sûre, etc.), malgré une ouverture sur d’autres chiffres montrant un mouvement similaire dans d’autres secteurs (en politique, à la TV, etc.) mes résultats continuent à paraître contestables.
      J’espère que mes autres articles t’intrigueront aussi. ^^

      J’aime

  4. Ce que tu dis sur les êtres paranormaux me fait penser aux films Transformers, où justement les Cybertroniens (Transformers) sont tous « des hommes » (des acteurs masculins pour les voix + un d’eux fait un commentaire sur « les filles » et « nous les gars » à Sam Witwicky). Ce qui a aucun sens car

    1 ) Ce sont des robots. Extraterrestres. Vieux de milliers d’années. Avec un mode de reproduction non-sexuel et organique, ne connaissant ni la sexualité ni le couple et l’amour romantique. Donc même d’un point de vue « sexe biologique » binaire, cisgenre hétéro… Ils ont aucune raison d’être des mecs

    2 ) Le genre (identité, rôles, stéréotypes…) varie entre cultures déjà sur Terre. Donc des robots aliens vont pas avoir un système de genre identique au notre

    3 ) Pourquoi dans ce cas il y a aucune « femme » Transformer.

    Aimé par 1 personne

    1. Salut trolldejardin,
      Merci pour ton intervention ! J’ai récemment regardé une vidéo très intéressante sur le sujet de l’absence (ou en tout cas de la faible présence) de robots « femelles » dans Transformers, ainsi que sur les représentations genrées d’aliens qui, comme tu le dis très bien, ne devraient même pas avoir de sexe ou de genre de par leur nature robotique. Voici la vidéo en question : https://youtu.be/uMfV7S5hfUo

      Il faudrait vraiment que je trouve comment faire un article à ce sujet, parce que c’est juste passionnant. La façon dont nous projetons notre division sexuelle et nos rôles de genre dans des fictions, en étant quasiment incapables de nous en détacher quel que soit le degré d’étrangeté de ce que nous imaginons, est juste incroyable.

      À bientôt ! 🙂

      Anna-Lise

      J’aime

      1. Je suis en train de regarder la vidéo. J’aime bien comment « la présence de femmes robots nécessiterait une explication » dans le film alors que des robots masculins par contre vont de soi. Par contre ca me donne envie de lire les comics TF (ceux qui explorent la question du genre ou non-genre dans la société Transformer).
        Sinon je pense aussi à Stargate. Les Wraiths n’ont pas un système de genre comme le nôtre, le pouvoir est aux mains des reines (actrices, codées féminin), suivies par les commandants (acteurs, codés masculins), suivis par les drones qui n’ont pas vraiment de conscience autonome (codés neutre « masculin par défaut » on va dire). Et les reines ne se comportent pas de façon douce, moins violente etc, elles suivent pas le stéréotype féminin.
        Cependant, pourquoi les reines (reproductrices) ont une apparence proche de femmes humaines, et les autres d’hommes (alors que pourtant ils ont pas notre genre/sexe) et. Logiquement il devrait y avoir des reines jouées par des hommes et inversement.
        Les Goa’uld semblent aussi (sauf Osiris, dieu masculin de base qui possède une femme dans la série) avoir une préférence stricte pour les hôtes féminins ou masculins et se genrer en fonction. Pourquoi pas, on pourrait imaginer que le corps de leur hôte et leur identité soient en lien, que leur société soit devenue binaire par ce biais, mais là c’est juste présenté comme notre binarité à nous sans réflexion.
        De plus les Goa’uld ont déjà une division propre à leur espèce (reines / symbiotes de base), et même si toutes les femmes Goa’uld sont pas des reines, toutes les reines sont dans un hôte féminin.
        Les Anciens et autres espèces et cultures sont comme nous. Les Asgard sont des clones au corps visuellement identique ou presque, mais la voix sert à les genrer (pourquoi juste la voix et pas le reste du coup, à part parce que la prod voulait à tout prix les genrer).
        Bref la série a pas une vision hyper binaire stéréotypée et en sort sur pas mal de points (beaucoup plus que les films Transformers) mais y retombe sur pas mal d’autres.

        J’aime

        1. Waouh, ça a l’air riche comme contenu ! 😅 je ne connais pas Stargate, mais merci pour l’explication.
          Il faudrait que je me penche sur les univers que je connais (principalement de la fantasy, beaucoup moins de la science fiction).
          Bonne journée !

          J’aime

  5. J’ai repensé à cet article car je suis en train de regarder Avatar, et tous les guerriers / chasseurs montrés sauf Naytiri (certes un perso principal) sont des garçons avec en plus un comportement viriliste stéréotypé (que Naytiri n’a pas elle). De plus, le chef du clan est un homme alors que sa femme est une prêtresse en communion avec l’esprit de la planète (en gros).
    De même les mercenaires humains sont quasi tous des hommes sauf une ou deux figurantes, y compris bien sûr les officiers. Avec là aussi un comportement parfaitement normé (bon ceci dit vu que c’est des mercenaires c’est logique ça).
    Et la seule humaine importante dans le scénario est la chef des scientifiques (tous des mecs aussi d’ailleurs) qui même si elle est pas « traditionnellement » féminine et a autant de complexité et de profondeur que les autres, a quand même un rôle et un comportement maternel envers son équipe et ses élèves. Pourquoi pas en soi, ça colle au personnage général, mais du coup le tableau général c’est quand même plein de mecs pour une poignée de meufs et tout le monde conforme aux rôles normés.
    Et encore une fois les extraterrestres ont la même binarité que nous en termes de physique (ce sont très reconnaissablement des meufs / mecs ressemblant aux humain.es), de rôle social et de comportement…
    Et rien dans le film ne le justifie (au 23ème siècle la parité dans les marines pourrait exister, et quant aux extraterrestres on peut faire ce qu’on veut scénaristiquement)

    Aimé par 1 personne

    1. Bonne analyse ! C’est vrai qu’il y a des choses à redire au niveau des représentations de genre dans Avatar. Si James Cameron aime mettre en scène des femmes badass, il a malheureusement tendance à en faire des exceptions dans leur propre univers, ce qui semble confirmer les biais sexistes (toute femme badass est nécessairement une exception parmi les femmes).
      Vous remarquerez aussi que lors de la scène de prière et de chants, seules des femmes chantent au premier rang (là aussi, rôle féminin). En fait, si les Na’avi ne nous paraissent pas complètement étranges, c’est aussi parce que la structure patriarcale a été conservée.

      J’aime

      1. Oui. D’ailleurs même remarque pour les aliens, robots, vampires, démons… de la plupart des oeuvres, qui ont en général cette structure au moins en partie, ce qui permet de les rendre « proche de nous », de moins travailler à conçevoir une nouvelle structure sociale, et de moins mettre mal à l’aise le public, bref plus de facilité et moins de risques.
        En outre Avatar est quand même aussi un scénario de type « sauveur blanc » avec un mec blanc cis hétéro (et valide de naissance et qui redeviendra valide, même si il l’est temporairement plus suite à une blessure de guerre), qui arrive dans un peuple dont il ne connaît rien, et en quelques mois apprend tout aussi bien qu’eux, dompte un animal que même eux ne peuvent dompter sauf exception, devient leur chef, « gagne la fille » (je reprends l’expression normée hein) qui est en plus la fille du chef, les sauve…
        Ça aurait été déjà bien mieux si par exemple Jake, Grace et leurs amis humains avaient été montrés dans un rôle de simples alliés pour les Na’vi (avec des contradictions au début puis se battant à leurs côtés), qui pouvaient apporter des infos stratégiques, armes modernes… certes. Mais que les Na’vi aient dirigé leur propre lutte, sans chef humain.
        De plus, Grace est montrée comme « gentille » comparé aux militaires, mais on aurait pu voir en elle les contradictions du colonialisme bienveillant (essayer « d’éduquer » les Na’vi, mais en partant sur un complexe de supériorité humain et en étant employée de l’entreprise qui veut voler leur terre, etc), quitte à ce qu’elle choisisse clairement leur camp ensuite.
        Enfin, le personnage de Jake est montré comme super heureux quand il est valide (corps Na’vi), et malheureux quand handicapé, il abandonne son corps d’origine et c’est lié à son progrès personnel avec les Na’vi… Et c’est cohérent car il a pas un handicap de naissance, et son handicap a foutu en l’air sa vie d’avant, mais bon c’est quand même une vision très valide du handicap je trouve, où la seule voie possible est de dépasser et supprimer le handicap pour avoir une vie complète. Et l’acteur est évidemment encore un valide jouant quelqu’un en fauteuil…
        Bref le film a plein de trucs limite voire franchement craignos, et est aussi une grosse occasion manquée

        Aimé par 1 personne

          1. En fait je comprends mieux ce qui m’a dérangé niveau validisme
            Que Jake veuille pouvoir marcher à nouveau et soit content de le faire c’est normal et le film l’a pas trop mal traité.
            Mais d’abord il y a aucune nuance. On ne voit pas au début Jake chercher à compenser son handicap, ou être dans le déni, ou chercher à vivre avec etc. Ce que pourtant beaucoup de gens nouvellement handi font à un moment ou un autre. Et la phase « Je suis handi c’est horrible » existe mais il y a pas QUE ça.
            Ensuite, même en étant handi, on ne change pas de corps comme de chemise. C’est a priori une décision complexe et lourde de conséquences psychologiques (bonnes ou mauvaises) de transférer sa conscience dans un nouveau corps. La plupart des gens ont un attachement à leur corps. Or, Jake le fait sans aucun état d’âme sur ce sujet, aucune nuance.
            C’est ça qui me donne l’impression d’un film par et pour des valides

            J’aime

            1. Je pense qu’on veut nous faire comprendre qu’en tant qu’ancien Marine, Jake est très attaché à sa force physique, sa capacité à se dépasser, voire à sa virilité. Il aime défendre la veuve et l’orphelin et se battre pour ce qu’il croit juste. La version longue du film le montre en train d’essayer de défendre une fille qui se fait frapper par un mec dans un bar. Évidemment, vu qu’il est en fauteuil, le sale type et ses potes le virent direct et Jake se retrouve dans une flaque dehors. Il a du mal à faire respecter ce qu’il croit être la justice avec son nouveau corps, alors il se sent inutile. Il ne peut plus vraiment être dans l’armée alors que c’était toute sa vie. Et n’oublions pas qu’il est vu comme un moins que rien par la plupart des gars de l’armée qui ne comprennent même pas ce qu’il vient faire sur Pandora. Je pense qu’il adhère à cette mentalité…

              Aimé par 1 personne

              1. Oui clairement sa position est logique et bien jouée en soi, je trouve juste que le registre de ses émotions et réactions est trop simpliste et limité, et le sujet trop survolé, et certes c’est pas le sujet du film, c’est un blockbuster et pas un film d’auteur… Mais bon bref

                J’aime

  6. Ce qui est magnifique avec les mangas, c’est qu’ils sont au départ conçus au Japon pour et par les Japonais. Donc ils n’ont pas besoin de se poser la question du genre en écrivant leurs œuvres. Les valeurs néo-féministes occidentales n’ont que peu de rapport avec leur société et leur quotidien. Le mangaka n’a qu’une seule question à se poser : « comment j’écris la meilleur histoire possible ? ». Des personnages centraux féminins, on en trouve à foison dans beaucoup d’histoires, je pourrai faire une liste kilométrique; il suffit d’aller lire celles-là. Dans le manga, il y en a pour tous les goûts.

    J’aime

    1. J’ai le sentiment que vous n’avez fait que lire le titre de mon article et rien d’autre…
      Je comprends votre attachement à la liberté créatrice des mangaka, mais mon article de la remet pas du tout en cause. En effet, représenter seulement 1/3 de femmes dans la foule des personnages qui forment le « décors » de l’histoire n’a rien à voir avec la volonté du mangaka, mais tout à voir avec notre construction mentale de la réalité et la visibilité donnée aux femmes et aux hommes dans nos sociétés. Donc, rien à voir avec des « valeurs néo-féministes » inapplicables au Japon.
      Je vous invite à découvrir le contenu de mon article et à m’en reparler.

      J’aime

Laisser un commentaire